Figure marquante de la contestation de la gestion du Covid-19, le Dr Louis Fouché – anesthésiste-réanimateur de 42 ans – a pris la parole lors d’une conférence diffusée par Omerta. Dans un long entretien, l’ex-fondateur du collectif RéinfoCovid a dressé un bilan critique de la crise sanitaire. Il a fustigé les erreurs commises selon lui par les autorités, dénoncé une forme de dérive autoritaire et plaidé pour retisser du lien social après les déchirures provoquées par la pandémie. Retour sur les principaux points abordés par ce médecin atypique, entre vécu de soignant, analyse politique et appel à l’apaisement.

Un réanimateur en première ligne, témoin des  erreurs du protocole initial

Louis Fouché commence par se présenter : médecin réanimateur à l’AP-HM de Marseille, il était au cœur de la première vague de Covid-19 en mars 2020. Propulsé du jour au lendemain dans une unité Covid, il dit avoir très vite perçu un “hiatus entre le discours officiel et la réalité du terrain”. Il décrit avec précision la mise en place des protocoles initiaux qu’il juge inadaptés et délétères. À l’époque, rappelle-t-il, la consigne venue d’en haut était d’intuber précocement les patients insuffisants respiratoires pour éviter tout risque d’aggravation ou de contagion.

"C’était contraire à tout ce qu’on fait d’habitude !”, s’exclame-t-il. En temps normal, on essaie au contraire d’éviter de placer un patient sous respirateur invasif trop vite, en utilisant l’oxygène par masque ou des techniques non-invasives. Car l’intubation lourde entraîne une sédation profonde, donc toute une cascade de complications : immobilisation prolongée (escarres, phlébites), pneumonies sous ventilation, sevrage difficile… Or, en intubant tout le monde très tôt, “on a saturé les réas”, explique le praticien. Les premiers lits ont été occupés pendant des semaines, si bien que lorsque d’autres cas graves se sont présentés plus tard, il n’y avait plus de place. “On a créé nous-mêmes une forme de tri, au détriment de patients qui seraient peut-être mieux sortis”, analyse-t-il avec le recul.

Louis Fouché illustre cette aberration par l’exemple : “Nos collègues de Paris et de Strasbourg, qui ont appliqué ces protocoles stricts, se retrouvaient avec des réanimations pleines de patients intubés pendant un mois. Du coup, un malade de 60 ans arrivant après 15 jours d’épidémie n’avait plus de lit, car on les avait bloqués avec des patients de 85 ans intubés dès J1.” Le médecin se garde cependant de jeter la pierre aux soignants : “On a tous fait de notre mieux, face à une situation inédite”. Il rend d’ailleurs hommage à l’engagement extraordinaire de ses collègues infirmiers, aides-soignants, internes, etc., au plus fort de la crise.

Mais alors, pourquoi ce décalage entre le “terrain” et les consignes ? Pour le Dr Fouché, le problème vient d’une verticalité technocratique. “On recevait des ordres des ‘sommités’ à Paris, via des webinaires, et impossible de faire remonter nos retours d’expérience”, regrette-t-il. Il cite une liste de “tout ce qui clochait” selon lui : des recommandations de ne pas utiliser certains médicaments pourtant prometteurs (la cortisone à forte dose en phase inflammatoire, qui plus tard s’est avérée efficace et est devenue le standard de traitement, ou encore certains anti-viraux précoces), l’interdiction des visites aux familles même pour les mourants (“une descente aux enfers pour les patients, isolés et affolés”), ou encore la fameuse décision d’autoriser le Rivotril dans les EHPAD qui l’a profondément choqué (nous y reviendrons).

Rapidement, Louis Fouché, frustré de ne pouvoir influer en interne, décide de prendre la parole publiquement. “Je pestais derrière mon écran en attendant qu’un grand patron dise la vérité. Et puis j’ai entendu une petite voix : ‘S’il n’y a personne, ce sera toi’.” C’est ainsi qu’il émerge dans le débat médiatique dès l’été 2020, invité par le Pr Didier Raoult à présenter la situation en réa, puis affrontant les plateaux de télévision. Une expérience éprouvante : “À chaque fois, j’en mettais deux jours à m’en remettre… On est quatre contre un, on vous coupe, on caricature vos propos.” Malgré tout, ce lanceur d’alerte avant l’heure a persévéré, soutenu par un public grandissant.

Soigner ou obéir ?

 – La polémique des traitements précoces

Un chapitre central de la conférence concerne la controverse des traitements du Covid en 2020. Le Dr Fouché ne mâche pas ses mots : selon lui, il y a eu une véritable “suppression de la science” au profit d’une narration unique : “on n’a pas de traitement, seuls les futurs vaccins nous sauveront”.

Il revient sur l’épisode retentissant de l’hydroxychloroquine. Ce vieux médicament antipaludéen, promu par le Pr Raoult dès mars 2020, avait suscité un immense espoir puis d’intenses débats. Fouché rappelle qu’en France, l’HCQ a été autorisée à l’hôpital pendant quelques semaines au printemps 2020, avant d’être brutalement interdite fin mai. La raison : une étude parue dans The Lancet, le 22 mai 2020, concluant que l’hydroxychloroquine augmentait la mortalité chez les malades du Covid. “Cette étude, on l’a tous lue en réa… et on a tout de suite vu que c’était du pipeau !”, s’exclame-t-il. En effet, l’étude en question – portant sur un registre de 96 000 patients dans le monde – présentait de nombreuses incohérences (données impossiblement uniformes, source opaque). Trois semaines plus tard, sous la pression des vérifications, The Lancet rétractait l’article : les données étaient falsifiées. “C’était un faux grossier, fabriqué par une boîte obscure (Surgisphere). Un scandale absolu.” Pourtant, souligne Fouché, “la loi est restée”. Le ministre de la Santé de l’époque, Olivier Véran, qui s’était empressé de saisir le Haut Conseil de Santé Publique dès la publication de l’étude, n’est pas revenu en arrière après la rétractation : l’hydroxychloroquine est restée proscrite en France hors essais cliniques.

Pour le Dr Fouché, cet épisode a été un “révélateur d’apocalypse”. “Je me suis dit : mais à quoi servent nos gouvernants et nos autorités sanitaires ? Soit ils sont incompétents, soit il y a autre chose. Ils n’écoutaient pas nos alertes. C’était comme s’ils préféraient s’en tenir à leur plan, coûte que coûte.” Il insinue ainsi qu’il pouvait y avoir une volonté délibérée d’écarter toute solution thérapeutique pour pouvoir déployer en urgence les vaccins innovants. En effet, rappelle-t-il, les vaccins à ARNm n’ont pu obtenir qu’une autorisation conditionnelle justement parce qu’il n’existait officiellement “aucun traitement efficace”. “Comprenez bien, si on avait admis que l’HCQ marchait un tant soit peu, ou l’ivermectine, c’en était fini des milliards investis dans les vaccins. Il fallait le vide thérapeutique pour justifier le remède miracle.”

À l’appui de cette thèse, Louis Fouché mentionne également l’ivermectine, un antiparasitaire bon marché qui, à l’instar de l’HCQ, a été mis en avant par certains médecins dans le monde (notamment le Dr Pierre Kory aux États-Unis). “Même schéma : on a interdit d’y toucher, traité ceux qui la défendaient de charlatans, alors qu’on aurait pu l’évaluer correctement et peut-être sauver des vies.” De fait, en France, l’ivermectine n’a jamais été intégrée aux recommandations et l’ANSM a même rappelé à l’ordre les médecins qui en prescrivaient.

Le docteur marseillais regrette aussi qu’on ait refusé de considérer des approches plus basiques : “Combien de généralistes disaient : rechargez vos patients en vitamine D, en zinc ! On savait qu’une carence en D multiplie les risques de forme grave. L’Académie de Médecine elle-même l’a recommandé.” Pourtant, aucune campagne nationale de supplémentation ne verra le jour au printemps 2020. “Parce que ça coûtait rien, peut-être ?”, ironise-t-il, suggérant que l’industrie n’a pas d’intérêt à promouvoir des vitamines non brevetables.

En lieu et place, Fouché note qu’on a autorisé des traitements coûteux qui se sont révélés quasi-inefficaces : par exemple le Remdésivir, antiviral de Gilead, rapidement acheté et déployé, mais dont les études ultérieures (essai SOLIDARITY de l’OMS) n’ont pas montré de bénéfice de mortalité. Il rappelle aussi son expérience personnelle : “Moi j’ai participé à des recherches sur des molécules expérimentales à 1500 € la dose ! On nous donnait carte blanche pour ça, mais par contre hors de question de tester la combinaison HCQ-azithromycine à 5 €… c’est le monde à l’envers.”

Le Dr Fouché ne cache pas qu’il a lui-même subi les conséquences de ses positions : “J’ai été convoqué par le Conseil de l’Ordre. Ils m’ont suspendu trois mois pour avoir défendu l’HCQ et l’Ivermectine, figurez-vous !”. Il précise que le Conseil de l’Ordre a même fait appel pour durcir la sanction – signe, selon lui, d’un “acharnement” à faire taire toute voix dissidente. “Le plus fou : en 2022, dans les griefs qu’ils m’opposaient, ils citaient encore l’étude du Lancet rétractée, comme si elle était valable !”, s’indigne-t-il. “C’est dire le niveau d’aveuglement…”

Avec le recul, quel bilan fait-il de cette bataille des traitements précoces ? “On a sans doute raté des occasions de sauver des patients autrement qu’avec le vaccin”, affirme-t-il, convaincu que la balance bénéfices-risques de ces médicaments penchait largement en faveur de leur usage en temps de guerre sanitaire. Sur l’hydroxychloroquine, l’histoire n’a pas fini de faire couler de l’encre : l’imposant essai Recovery l’a donnée inefficace chez les patients hospitalisés, mais d’autres études suggèrent un possible petit effet en tout début d’infection. “Peut-être faudra-t-il 30 ans pour qu’on admette qu’on s’est trompés”, soupire Fouché. Un regret affleure surtout dans son discours : ne pas avoir pu “essayer, tout simplement”. “En médecine, d’habitude, on laisse le praticien juger au cas par cas. Là, on nous a retiré toute marge de manœuvre. C’était protocole uniforme pour tous, sinon sanctions.”

Cette uniformité imposée, il la perçoit comme un symptôme d’un mal plus large, sur lequel il enchaîne : pour lui, le Covid a mis en lumière la prise de pouvoir des instances éloignées du terrain (hauts conseils, agences, big pharma) sur la relation médecin-patient. “On a empêché les médecins de soigner librement. Ça, c’est grave.”

Les vaccins à ARNm sous le feu des critiques: 

“ni sûrs, ni efficaces” ?

Lorsque le sujet des vaccins Covid est abordé par l’intervieweuse, Louis Fouché marque une pause. On sent qu’il mesure le risque de ses paroles, dans un contexte où la loi a brièvement envisagé de sanctionner la “désinformation antivax”. Puis il se lance, avec prudence mais fermeté : “Je dois être lanceur d’alerte sur ce sujet. Pour moi, tout le narratif officiel est faux.”

Dès fin 2020, il faisait partie des soignants sceptiques face à ces vaccins à technologie nouvelle qui arrivaient en un temps record. Aujourd’hui, il assène un véritable réquisitoire en trois points : qualité, efficacité, sécurité.

Qualité et fabrication : “On a autorisé ces vaccins en urgence, sur quelques mois d’essais. C’était compréhensible vu le contexte. Mais ce que les gens ignorent, c’est qu’entre le produit testé et le produit final injecté à des milliards de doses, il y a eu des changements.” Le Dr Fouché explique qu’à l’échelle industrielle, Pfizer/BioNTech et Moderna ont dû produire l’ARNm en grande quantité via des bactéries (technologie des ADN plasmidiques). Or ce procédé laisse des résidus d’ADN dans le produit final, qui auraient dû être éliminés. “Normalement, la norme c’est très très peu d’ADN résiduel, de l’ordre de quelques millièmes de pourcents. Sauf que des labos indépendants en ont trouvé jusqu’à 20%, même 30% par endroits !”, avance-t-il.

Il évoque notamment la présence d’une séquence appelée promoteur SV40 dans l’ADN contaminant – séquence connue pour sa potentialité oncogénique. “De l’ADN étranger, c’est beaucoup plus problématique que l’ARN. L’ARN se dégrade vite et n’entre pas dans le noyau. L’ADN, lui, peut s’intégrer dans votre génome”, alerte-t-il. Ce risque de mutagénèse insertionnelle est purement théorique pour l’instant, mais Fouché s’étonne qu’il soit si peu discuté. “On a des milliers de milliards de fragments d’ADN qui ont potentiellement pu rester dans les muscles des gens. On ne sait pas où ça va.” Il compare avec les normes agroalimentaires : “On retire un lot de camembert au moindre germe suspect, mais là, aucun rappel de lot malgré ces non-conformités de production.” Selon lui, les autorités ont caché ces informations au grand public et aux médecins, rompant leur obligation de transparence.

Efficacité clinique : Sur ce plan, le discours de Louis Fouché va à l’encontre de la doxa “vaccins sûrs et efficaces” répétée par le gouvernement. “On a fait croire que ça stoppait l’épidémie. Faux : ces vaccins n’empêchent absolument pas la transmission du virus. D’ailleurs Pfizer a admis n’avoir même pas testé ça avant la mise sur le marché.” En effet, les essais de 2020 n’évaluaient que la prévention des symptômes chez les individus. Et il est avéré aujourd’hui que la vaccination, surtout depuis le variant Omicron, ne bloque qu’imparfaitement les contaminations (les personnes vaccinées peuvent attraper et transmettre le Covid, parfois presque autant que les non-vaccinées).

Ensuite, Fouché conteste l’intérêt même sur les formes graves pour les personnes fragiles : “On vous dit que ça protège les vieux. Les chiffres sont très discutables. Regardez l’excès de mortalité : on a eu des vagues importantes même après la vaccination.” Il suggère que les études montrant un bénéfice auraient des biais, tandis que d’autres analyses plus indépendantes trouveraient peu ou pas de réduction de mortalité. Ici, son point de vue heurte le consensus scientifique qui crédite malgré tout la vaccination d’avoir évité des millions de décès de personnes âgées en 2021. Mais Fouché rétorquerait que d’autres facteurs (meilleure prise en charge, moindre virulence du virus au fil du temps) peuvent expliquer la baisse de létalité, et qu’on a peut-être surestimé l’effet vaccine. Ce scepticisme, minoritaire chez les médecins, existe malgré tout : certains sociologues comme Laurent Mucchielli en France ont aussi questionné l’ampleur du bénéfice en vie réelle, face aux variants.

Au-delà de ce débat, le Dr Fouché pointe surtout une promesse non tenue : celle de revenir à la normale grâce aux vaccins. “On a dit aux gens : vaccinez-vous et vous ne contaminerez plus mamie, c’était faux. On a dit : vous ne mourrez plus du Covid, c’était exagéré. Au final, on a vacciné des jeunes qui n’avaient quasi aucun risque de mourir de la maladie (le Covid a une létalité de l’ordre de 0,05% avant 70 ans), en leur faisant miroiter qu’ils protégeaient les autres, ce qui était inexact.” Il estime donc qu’imposer un pass sanitaire/vaccinal sur ces bases était injustifié scientifiquement et moralement.

Sécurité et effets indésirables : C’est peut-être le volet sur lequel Louis Fouché se montre le plus grave. “On a aujourd’hui un signal de pharmacovigilance absolument colossal.” Il cite les chiffres bruts des bases de données : plus de 1,5 million de déclarations d’effets post-vaccin Covid en Occident, dont environ un quart de cas sérieux (hospitalisation, incapacité, voire décès). “Jamais on n’a vu ça pour un produit de santé. D’habitude, au bout de quelques décès on suspend, par principe de précaution. Là non, on continue et on continue.”

Il rappelle que dans l’immense majorité des cas, “fort heureusement, ça se passe bien”. “L’immense majorité des vaccinés iront bien”, prend-il soin de souligner, conscient que beaucoup de ses auditeurs sont vaccinés. “L’être humain est robuste, c’est un miracle !”, dit-il presque en sourire. “Mais ce n’est pas parce que la plupart vont bien qu’on doit nier les dégâts chez une minorité.” Et d’énumérer ce que cette “minorité” subit selon lui : troubles neurologiques durables, accidents vasculaires, recrudescence de cancers agressifs, myocardites chez des jeunes hommes, troubles menstruels chez les femmes, etc.

Il accuse carrément les autorités d’entretenir une loi du silence sur ces effets. “En France, c’est bien simple, c’est devenu un sujet tabou. Personne n’ose en parler. Les victimes sont isolées, culpabilisées. On ne les écoute pas.” Lui et son association Les Enfants d’Hippocrate tentent justement de donner la parole à ces personnes et de faire le lien avec les autorités sanitaires. Il se dit atterré du manque d’intérêt de ces dernières. “C’est comme s’ils ne voulaient pas savoir. Reconnaître ne serait-ce que l’idée d’un problème remettrait en question tout le narratif. Alors on préfère ignorer.”

Louis Fouché va jusqu’à comparer ce silence à celui entourant un inceste familial : tout le monde sentirait le malaise mais personne n’ose le dire, de peur de “faire éclater la famille”. “Là, la famille, c’est notre société. Si on admettait qu’on a potentiellement empoisonné des gens avec un vaccin mal maîtrisé, c’est tout le système qui s’effondre. Alors on se tait.” Le constat est sombre : il suggère que beaucoup de professionnels de santé au fond d’eux suspectent des effets, mais se refusent à l’exprimer publiquement.

Il raconte à ce titre une scène vécue par son épouse (elle aussi médecin) en staff hospitalier : “Ils discutaient du cas d’un patient jeune avec des thromboses multiples étranges. Personne ne trouvait la cause. Ma femme a demandé : ‘voulez-vous vraiment mon avis ?’ Tout le monde a détourné le regard en disant non… parce qu’ils savaient très bien qu’elle allait dire : et si c’était le vaccin ? Ils préfèrent ne pas l’entendre.”

À l’écouter, on comprend que l’enjeu pour lui dépasse la question médicale : c’est celle de la confiance et de la vérité dans notre société. Louis Fouché ne dit pas qu’il est sûr que tous ces problèmes de santé sont dus aux vaccins ; il dit qu’on a le devoir de se poser la question et d’investiguer honnêtement. “Si on se trompe, tant mieux. Mais s’il y a ne serait-ce qu’1% d’effets graves sur des millions de gens, c’est énorme, il faut le voir.” Pour l’instant, déplore-t-il, cette démarche est entravée par le refus d’une partie du corps médical de regarder la réalité en face, et par la communication officielle qui persiste à affirmer que “tout va bien, aucun signal sérieux”.

Une véritable Omerta?

Louis Fouché appelle donc à briser ce tabou calmement, sans être tout de suite accusé de complotisme. “Il faut remettre autour de la table les autorités, les médecins de terrain, les scientifiques indépendants et les victimes. C’est ce qu’on essaie de faire avec notre association. Ce n’est pas pour jeter des pierres, c’est pour comprendre et prévenir.” Son objectif affiché n’est pas de “faire peur” ou de “dissuader de se vacciner” aveuglément, mais d’exiger la vérité sur ces produits pour ajuster les recommandations. D’ailleurs, note-t-il, d’autres pays ont déjà infléchi leurs politiques (certains nordiques ont déconseillé les vaccins ARNm aux jeunes, jugeant le rapport bénéfice-risque défavorable pour cette tranche). “En France on est en retard là-dessus, on fait comme si on pouvait continuer les injections tous azimuts sans risque. C’est irresponsable.”

“Notre société est malade de la peur” : la dérive d’un “monstre technosanitaire”

Au-delà de l’aspect médical, le Dr Fouché livre son analyse du climat sociétal. Pour lui, la pandémie a agi comme un révélateur et un accélérateur de tendances inquiétantes. “On est en train de passer dans quelque chose de totalitaire”, ose-t-il. Face aux yeux ronds de l’intervieweuse, il développe : “Pas totalitaire façon Staline ou Kim Jong-un, bien sûr. Un totalitarisme doux, technocratique, où sous couvert de santé, de sécurité, on contrôle et on effraie la population.”

Selon lui, la peur est devenue l’outil de gouvernance principal. La peur du virus hier, la peur de la guerre, la peur du climat, la peur de l’autre… “Regardez les médias : c’est la terreur permanente. Et toujours on nous dit que c’est de notre faute en plus.” Il cite l’exemple du climat : “On nous serine qu’on va brûler dans l’enfer climatique et qu’on est coupables de nos émissions. Même schéma que ‘tu vas tuer ta grand-mère en ne mettant pas ton masque’. Culpabilité, peur, division.”

Pour Louis Fouché, cette dynamique n’est pas un hasard : c’est “ce qui reste quand on n’a plus de projet collectif positif”. Il rappelle qu’une société se structure soit autour d’un idéal commun mobilisateur, soit autour d’un ennemi commun à craindre. “Malheureusement, nos dirigeants n’ont plus rien à proposer qui fasse rêver. Alors il ne reste que l’ennemi : le virus, le climatosceptique, l’anti ceci ou cela… Tous en rang contre les méchants.” Une stratégie dangereuse car elle conduit à la haine interne (on l’a vu avec la haine des “antivax”, mais cela pourrait être d’autres groupes demain).

Louis Fouché emprunte volontiers au lexique de la psychologie : “schismogenèse”, “bouc émissaire”, “paranoïa collective”. Il regrette que les clivages traditionnels (gauche/droite notamment) aient volé en éclats pour laisser place à une pensée unique d’un côté et à une nébuleuse de dissidents de tous bords de l’autre. “On traite tout le monde d’extrême droite dès qu’il dévie. Moi qui viens de la gauche humaniste, je me suis retrouvé affublé de ce qualificatif juste parce que je questionnais la doxa sanitaire.” Il y a là, selon lui, un piège sémantique : enfermer toute critique dans l’étiquette repoussoir de “complotiste/fasciste” pour la disqualifier sans débat.

Ce glissement, il l’associe à un terme fort : “la religion transhumaniste”. Par-là, il dénonce l’idolâtrie de la technologie et de la science infuse qui aurait dominé la crise. “On nous a présenté la Science avec un grand S comme infaillible, ceux qui parlaient à la télé comme des prêtres de la vérité. Interdiction de douter ou de penser autrement. C’est une dérive quasi religieuse.” Il rappelle que dans l’histoire, les périodes de terreur s’accompagnent souvent de ferveur idéologique où “il faut croire ou périr”. Ici, la croyance imposée serait par exemple : “crois que le vaccin est notre seul salut” ou “crois que le masque sauve des vies sinon tu es un dangereux hérétique”.

Dans un sourire, Fouché se décrit lui-même comme ayant été “un Bisounours” avant 2020, ne soupçonnant pas cette face sombre du système. “J’ai découvert la censure, la propagande, alors que je n’aurais jamais cru ça possible à ce point chez nous.” Il mentionne que tous ses groupes de discussion (sur Facebook, sur Discord) ont été supprimés à mesure qu’il essayait de rassembler des citoyens inquiets. “On a été bâillonnés partout sur internet, c’est incroyable. Juste parce qu’on parlait de traitements précoces.” Cette censure, selon lui, a confirmé que les pouvoirs en place (“les GAFAM main dans la main avec les gouvernements”) ne voulaient qu’un discours monolithique. “C’est ça le totalitarisme moderne : il n’a pas besoin de camps de travail, il contrôle l’information et les esprits.”

Si le tableau paraît noir, le Dr Fouché veut néanmoins croire qu’on peut infléchir le cours des choses. D’une part, en “détectant tôt les signaux”. “On ne va pas attendre d’être en dictature complète pour réagir. Il faut dire stop maintenant aux obligations insensées, aux censures.” D’autre part, en rétablissant le dialogue et le pluralisme. “Il faut sortir de la logique ‘camp du Bien’ vs ‘camp du Mal’. On peut avoir des désaccords, mais il faut se parler, pas s’excommunier.” Il insiste beaucoup sur la notion d’altérité : accepter que l’autre pense différemment sans le diaboliser. “Pendant le Covid, on a cassé ça. J’aimerais qu’on le reconstruise.”

Le médecin-avocat du “vivre ensemble” va jusqu’à citer des figures spirituelles : “On a perdu la vertu de prudence d’Aristote, la sagesse pratique. On a perdu l’amour du prochain.” Un vocabulaire inhabituel sur un média, qui témoigne de sa vision holistique de la crise : pour lui, le mal était autant moral que sanitaire. Il suggère finalement que cette crise, aussi dure fût-elle, peut être l’occasion d’un “renouveau”. D’ailleurs, il a écrit un ouvrage intitulé “Traverser la peur : l’odyssée du réel”, où il développe ces réflexions. *“Traverser la peur”, c’est exactement ce qu’il souhaite aux Français : ouvrir les yeux au-delà de la peur qu’on leur a inculquée, et retrouver le réel, c’est-à-dire le sens commun, les liens humains, le débat sain.

Après la fracture, l’heure de la réconciliation?

En guise de conclusion, Louis Fouché adresse un message d’espoir et de main tendue. Conscient que son discours peut être anxiogène ou clivant, il adopte un ton plus doux pour parler de l’avenir commun.

“On a tous souffert, chacun à notre manière, de ces années Covid. Y compris ceux qui étaient dans la peur ou dans l’obéissance stricte, ils ont souffert d’angoisse. Et ceux qui étaient contre ont souffert d’exclusion. Maintenant, il va falloir vivre ensemble.”

Le médecin appelle donc à refuser de rejouer la division s’il devait y avoir de nouvelles crises. “Vaccinés contre non-vaccinés, c’était absurde. La prochaine fois, ce sera peut-être autre chose sur lequel on voudra nous monter les uns contre les autres. Ne tombons plus dans le panneau.” On retrouve ici sa critique de la “schismogenèse” (génération artificielle de divisions). Il encourage plutôt à retrouver ce qui unit : “On habite le même pays, on fait partie de la même famille humaine, on a bien plus en commun que de différences.”

Très concrètement, il suggère aux individus de “revenir au réel de leurs relations”. Par exemple, s’il y a eu des disputes sur le vaccin dans une famille, ne pas insister lourdement, mais se revoir dans un cadre convivial, parler d’autre chose, refaire des choses simples ensemble. “Il faut parfois commencer par boire un coup ou jouer à la pétanque, et ce n’est qu’après trois verres de vin qu’on pourra éventuellement rediscuter du Covid calmement !”, lance-t-il en riant.

Il confie que lui-même pratique cet art du petit pas. “J’ai des collègues qui m’évitaient parce qu’ils savaient que je n’étais pas vacciné. Je les ai laissé respirer. On a reparlé d’autres sujets de boulot, tranquillement. Et un jour, l’un d’eux est venu me dire qu’il comprenait certaines de mes critiques.” Rien ne sert de brusquer, explique-t-il : la prise de conscience viendra chez beaucoup, mais ça prend du temps et il ne faut pas humilier ceux qui ont pu se tromper.

Ce discours empathique tranche avec l’image qu’on pourrait avoir d’un “militant radical”. Louis Fouché apparaît finalement comme un bâtisseur de ponts, malgré tout ce qui l’oppose au courant dominant. “Il faut pardonner pour avancer”, dit-il en substance. Pardonner aux proches qui nous ont rejetés, pardonner même aux décideurs peut-être (sans oublier d’exiger la vérité). C’est en tout cas la condition, selon lui, pour “survivre ensemble”. “Je ne cherche pas à ce que tout s’effondre dans le chaos, je cherche à ce qu’on s’en sorte collectivement.”

En citant l’exemple sud-africain de la Commission Vérité et Réconciliation, on comprend que le Dr Fouché verrait d’un bon œil une démarche similaire pour la pandémie : faire la lumière sur les erreurs, obtenir des excuses peut-être, indemniser les victimes, mais sans passer par la case revanche ou purge violente. “Personne n’est parfait, tout le monde peut se tromper. La société du spectacle actuelle ne pardonne rien, ça pousse les gens à mentir ou persister. Il faut retrouver le droit à l’erreur et au pardon.”

Ce rôle de “passeur” qu’il s’attribue est sans doute ce qui fait de Louis Fouché un personnage à part. À la fois tranchant dans ses convictions et rassembleur dans son humanité. On perçoit chez lui un mélange de gravité (face aux enjeux sanitaires et démocratiques qu’il a soulevés) et d’optimisme têtu (“le vivant est résilient, la société peut renaître meilleure”).

Beaucoup ne partageront pas toutes ses vues, mais difficile de ne pas entendre la sincérité de sa démarche. Le Dr Fouché se décrit volontiers comme “un soignant dans l’âme, résistant malgré lui”. Son souhait ? Que cette crise nous serve de leçon pour rebâtir une médecine plus humble, une science plus libre et une société plus soudée. Un programme ambitieux qui, à tout le moins, ouvre des pistes de réflexion indispensables après l’épreuve collective que nous venons de traverser.


Références :

Interview sur la chaine Omerta du 12 Juillet 2025 : Pandémie et vaccins ARN: Tout était faux -
Tobin, M.J. et al. (2020). “Caution about early intubation and mechanical ventilation in COVID-19”, Annals of Intensive Care, 10:78. (Recommandations de ne pas intuber trop précocement les patients Covid, soulignant les risques de ventilation invasive prolongée) 
Décret n°2020-360 du 28 mars 2020 et réponse ministérielle (JO Sénat, 30/07/2020) – Autorisation du Rivotril injectable en contexte Covid pour détresse respiratoire en soins palliatifs. (Le décret visait à améliorer la fin de vie des patients en EHPAD en détresse, sur décision de limitation de soins actifs) 
Question écrite n°15267 de M. Allizard (16/04/2020) – “Sédation administrée aux patients atteints de Covid-19”. (Des professionnels s’inquiètent d’une “forme d’accompagnement final, sans tentative de guérison” pour les personnes âgées en EHPAD avec usage du Rivotril) 
The Guardian (Sarah Boseley, 05/06/2020). “Covid-19: Lancet retracts paper that halted hydroxychloroquine trials”. (L’étude du Lancet sur l’hydroxychloroquine, publiée le 22 mai 2020, a été rétractée le 4 juin 2020 pour données non vérifiables – qualifiée de “shocking example of research misconduct” par le rédacteur en chef du Lancet) 
Europe 1 / AFP (27/05/2020). “Abrogation du décret autorisant l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19”. (Le gouvernement français a abrogé le 27 mai 2020 la dérogation d’usage de l’HCQ à l’hôpital, suite à un avis défavorable du HCSP motivé par l’étude du Lancet pointant “l’inefficacité et les risques” de l’HCQ) 
BMJ (Kamran Abbasi, 13/11/2020). “Covid-19: politicisation, ‘corruption,’ and suppression of science”. (Éditorial dénonçant la suppression de la bonne science pour des motifs politiques/financiers pendant la pandémie) 
Académie Nationale de Médecine (Communiqué du 22/05/2020). “Vitamine D et Covid-19”. (Recommande de supplémenter en vitamine D les personnes >60 ans atteintes de Covid et de corriger les carences par dose de charge, vu le rôle immunomodulateur de la vitamine D) 
Petousis-Harris, H. (GVDN, 17/10/2024). “Plasmid-gate: Debunking the DNA contamination claims in mRNA vaccines”. (Explique que de minimes fragments d’ADN peuvent subsister dans les vaccins ARNm, mais très dégradés et en quantités sûres selon les tests appropriés, sans risque d’intégration génomique) 
Journal of High School Science (2025) – Étude par des étudiants-FDA sur la contamination ADN des vaccins Pfizer. (Trouve des niveaux d’ADN résiduel 6 à 470 fois supérieurs au seuil OMS de 10 ng par dose, sur 6 flacons de deux lots – souligne un risque théorique d’intégration et appelle à plus de tests) 
AP News (Fact-Check, 14/09/2022). “Posts continue to misrepresent VAERS COVID-19 vaccine data”. (Au 9 sept. 2022, environ 1,4 million de rapports d’effets indésirables Covid-19 avaient été enregistrés dans VAERS, dont ~31 000 décès bruts selon OpenVAERS. AP souligne que VAERS contient des déclarations non vérifiées et que ces chiffres ne prouvent pas un lien causal du vaccin dans chaque cas) 
Ioannidis, J.P. et al. (2022). “Age-stratified infection fatality rate of COVID-19 in the non-elderly population”, Eur. J. Clin. Invest. 52(5):e13725. (Méta-analyse pré-vaccination : IFR médian pour 0–69 ans ≈ 0,095% ; détaillé par âge : 0–19 ans 0,0003%, 20–29 ans 0,002%, 30–39 ans 0,011%, 40–49 ans 0,035%, 50–59 ans 0,123%, 60–69 ans 0,506%) 
McGill OSS (Jonathan Jarry, 25/11/2022). “The Anti-Vaccine Documentary ‘Died Suddenly’ – Analysis”. (Explique que les “longs caillots blancs” montrés par des embaumeurs comme preuve contre les vaccins sont en réalité des phénomènes bien connus de coagulation post-mortem, exacerbés par le stockage prolongé des corps et le processus de thanatopraxie ; les pathologistes n’observent pas de différence particulière dans les caillots post-vaccination par rapport à avant) 
Le Quotidien du Médecin (Loan Tranthimy, 27/11/2023). “Médecin antivax, le Dr Louis Fouché condamné à trois mois d’interdiction d’exercer”. (Compte-rendu de la sanction disciplinaire infligée au Dr Fouché pour ses propos contraires aux recommandations sanitaires, promotion de traitements non éprouvés, etc., confirmant l’acharnement de l’Ordre à l’encontre des médecins “dissidents”) 
Chroniques des Fontaines (entretien, 18/03/2021). “Questions urgentes à Louis Fouché”. (Louis Fouché y déclare : “Nous avons été censurés sur 6 vidéos YouTube… notre réseau social de 3500 contributeurs fermé 4 fois de suite sur Discord…”, illustrant la censure dont son collectif a fait l’objet)