Après avoir soumis mon papier sur la Qualité de Vie à mon cher ami et maître Lodovico Balducci celui-ci me dit : "Mais, tu ne parles pas du prix des médicaments dans les causes possibles de la dégradation de la qualité de vie?". Je lui rappelle alors que je m'adresse à des lecteurs français...Et qu'en France chaque citoyen a accès aux traitements onéreux et que par conséquent le prix du médicament n'impacte pas la qualité de vie...au contraire il a tendance à l'améliorer. Lodovico vit et travaille aux Etats-Unis où l'accès aux traitements innovants pose un véritable soucis d'égalité des chances entre chaque citoyen. Notre système par répartition est une chance. Espérons que ce sytème soit consolidé. La qualité d'une civilisation se mesure à la façon dont celle-ci protège ou non les plus fragiles.
J'en profite pour rendre hommage à Lodovico pour ce qu'il a apporté à la cancérologie en général et au patient en particulier. Un regard de compassion fraternelle sur les patients. Les patients ne sont pas machines...aussi élaborés soient ils. Plus la Science scrute la particule et le particulier et plus elle se déshumanise. N'oublions jamais la raison objective de la médecine : aider le patient à retrouver la voie de la santé. Aujourd'hui c'est la raison instrumentale qui semble parfois l'emporter. C'est la génétique, la biologie moléculaire, l'imagerie médicale, la chirurgie...qui semblent devenir l'objectif alors que l'objectif c'est d'abord et avant tout le patient et sa qualité de santé. Les instruments ne doivent jamais devenir les objectifs mais rester des moyens comme aimait le rappeler Jacques Ellul.