En ce jour de Toussaint, je trouve intéressant d'écouter ce journaliste, Stéphane Allix, qui essaie d'investiguer sur la réalité de la conscience et sur la représentation que nous avons de la mort.

Nous avons évacué de notre vie la spiritualité, c'est bien dommage. Nous vivons dans un monde qui se dit cartésien où la science est devenue une religion. Je rappelle que la science n'est pas synonyme de vérité mais de preuves. La science nous dit ce qui est vrai en un moment donné. Toutefois, la science n'apporte jamais de réponse sur des questions métaphysiques comme la question de la mort ou de l'Amour. Je ne suis pas loin de partager l'idée que la mort est un changement d'état et qu'elle n'est pas le néant. Bien sûr, on pourra m'opposer que c'est une façon bien naturelle de trouver une forme de sotériologie.

J'ai pu constater en discutant avec mon père qui avait une maladie à corps de Lewy que cela n'enlevait rien à son regard sur moi. Je voyais qu'il y avait un lien d'amour indéfectible. Je pense qu'il faut faire une différence entre certaines formes de maladies comme Alzheimer et la maladie à corps de Lewy. Je crois également que cet état de conscience nécessite aussi une énergie et que sans cette énergie vitale, cet état de conscience peut s'éteindre en tous les cas dans cette vie ici-bas.

Je suis convaincu que l'amour est une énergie bien particulière. Ce n'est pas simplement un sentiment mais c'est un fluide extra-temporel qui n'est pas accessible à tous dans sa perception véritable. Il y a certains humains qui sont des antennes un peu plus fines et qui sont capables d'entendre ce chant du cosmos, c'est la vieille notion du voile en philosophie, certains ne voient que le voile, d'autres voient au-delà du voile. Je n'appellerais pas cela de l'intelligence mais plutôt une forme de sensibilité.

Nous voyons de plus en plus émerger des formes d'autisme qui touchent des enfants qui ont un curseur de la sensibilité un peu plus sensible et différent des autres. C'est aussi ce que l'on appelle la neurodiversité.

En termes de neurologie, nous sommes encore au tout début de la compréhension du fonctionnement du cerveau. Comme le disait si bien Françoise Hardy dans "Mon ami, la Rose", "Crois celui qui peut croire, mais moi j'ai besoin d'espoir".

Le monde dans lequel nous vivons s'obscurcit de plus en plus. Comme si les problèmes s'accumulaient et les solutions se réduisaient.

Je pense qu'il est temps, comme l'avait dit autrefois André Malraux, d'aller vers un siècle un peu plus spirituel et un peu moins matérialiste.

C'est également ce que dit Jacques Attali dans son dernier livre. Nous n'avons pas fait beaucoup de progrès en matière d'humanisme. À chaque fois que nous avons découvert un progrès, nous avons essayé de le détourner pour en faire une menace. Ce que nous dit le péché originel dans la Bible, c'est qu'en accédant à la connaissance du bien et du mal et à la liberté, l'homme a hybrider le bien avec le mal. Ainsi, le bien est désormais consubstantiel au mal.

La pureté n'est plus accessible ici-bas. Nous avons perdu l'innocence. Et ce manque de pureté nous condamne irrémédiablement à notre propre destruction. Il faudrait un miracle pour que tous les humains de cette terre réalisent que nous avons un projet en commun, celui de survivre en essayant de se montrer un peu plus fraternels donc en étant un peu plus solidaires. Nous manquons terriblement de compassion. Nous vivons comme des cellules cancéreuses dans l'indifférence et le mépris des règles du vivant.

Mais encore une fois, je suis pessimiste car la Bible commence par un fratricide. La "frérocité" est la condition de l'homme. Cette guerre au Proche-Orient sur cette terre sacrée des écrits bibliques et de la vie de Jésus est un signe désespérant de cette frérocité. Comme si la Shoah n'avait pas suffi pour se désespérer totalement de l'humain. Il faut qu'aujourd'hui, même les descendants des martyrs se fassent bourreaux. La loi du Talion babylonnienne demeure alors que nous avions comme projet de construire ici bas une Jerusalem Céleste. Je crois que cette Jerusalem Céleste s'appelle la mort que personnellement j'appelle le Grand Orient ou l'Orient Eternel.